dimanche 5 décembre 2010

De nuit

Rien à voir spécialement avec Okinawa elle-même...
En fait c'est plutôt une constatation globale. La nuit, ça créé un peu un monde à part. Vous pouvez connaître une ville par coeur de jour... une fois la nuit tombée, on a parfois l'impression que plus rien ne se ressemble. Surtout quand on a un sens de l'orientation aussi désastreux que le mien. Quoiqu'au final, je réalise que je me débrouille plutôt bien pour retrouver les endroits où je veux aller, même s'ils sont à 1h de marche. Bref, j'espère que vous ne me contredirez pas si je vous dis que je pense qu'on peut vraiment dire qu'on est habitué à un endroit à partir du moment où même de nuit, seul dans la rue, à 30minutes de son appartement, on s'y sent bien. C'est le constat que j'ai pu faire au cour de ces deux/trois dernières semaines. 
Quand je repense à l'appréhension des premiers temps...ça me parait loin. 
Il devait être environ 6h du matin la première fois que je me suis faite cette réflexion, je rentrai seule du karaoke, après un anniversaire. Mes compatriotes avaient choisi de rentrer plus tôt. C'est donc seule avec moi-même que j'ai fait le chemin du retour. 15-20 minutes à pieds, à tout casser. Et j'ai réalisé que je ne réfléchissais même pas à la direction, que je ne m'inquiétais même pas d'être seule dans la rue au milieu de la nuit. J'étais chez moi, dans ma petite ville tranquille au fin fond d'une île du pacifique. 
La nuit ça rappelle aussi un tas de souvenirs, à commencer par les nuits blanches passées en France dans la rue avec des inconnus, une soirée entre amis, un dîner qui s'éternise avec sa famille. Oh oui ça en rappelle aussi des plus mauvais, sûrement, mais autant les mettre de côté. 
La nuit, à Okinawa, c'est aussi le moment où vous partez faire les courses en bas de chez vous ( comme ce soir ) ou bien c'est le moment que vos amis choisissent pour vous emmener vous promener à la plage alors qu'il pleut à verse...C'est ça entre potes, on a pas toujours des idées très malignes sur le coup, mais purée, ce que les souvenirs qu'on en garde sont bons ! C'est aussi des danses au son des tambours, des feux d'artifices au  milieu de la fac, c'est encore être réveillée par une sonnerie alors qu'on dort profondément et enfin, c'est s'arrêter tous ensemble, au même moment pour jeter un coup d'oeil à la pleine Lune.






La nuit est et restera mon moment préféré de la journée ! Et toc !
GDS

Cérémonie du thé

Bonjour bonjour, infidèles lecteurs. 
Oui je sais, il y a de quoi être infidèle à mon blog étant donnée la lenteur avec laquelle je l'update. Cela dit, c'est signe que ma vie okinawaienne est bien remplie, donc au final, je prends ça comme une bonne nouvelle. La moins bonne nouvelle c'est que j'ai un tas d'articles en retard à cause de toute ce qu'il se passe. Enfin...ma seule et unique commentatrice ayant réclamé la cérémonie du thé. Allons-y. 

C'était donc il y a environ trois semaines, à la sortie du cours de Karate, comme c'est souvent le cas, notre professeur nous a proposé une balade. Ce qui est bien avec cet homme là, mis à part qu'il soit fabuleusement sympa, c'est qu'il connait tout le monde. On va voir une expo, il connait le peintre. On va dans un atelier d'artiste, il connait le propriétaire. On va à une cérémonie du thé.. bien entendu il connait notre hôte. La cérémonie à laquelle nous avons pu participer était donc directement à domicile et nous n'étions que tous les trois, petits français, à avoir le privilège d'y être conviés. 
Nous n'avons pas fait le thé nous même, on a laissé ça aux professionnelles. Nous nous sommes contentés d'apprendre à bien nous tenir en tant qu'invités. Le plus dur étant sûrement de rester près de 3/4 d'heure assis à la façon traditionnelle. C'est à dire comme ceci : 




Ne sous-estimez pas les japonais. Cette posture est atroce pour les cuisses...remarquez, au bout d'un moment, on ne sentait plus nos jambes. Enfin, là n'est pas la question. Voila comment ça se déroule. Tout d'abord, vous devez entrer dans la pièce aux 4 tatamis et demi ( d'après ce que j'ai pu trouver sur internet, il s'agit de la surface traditionnelle au sol de la pièce dans laquelle se déroule la cérémonie. Effectivement, dans notre cas, il s'agissait d'une pièce de cette taille ), mais vous n'y entrez pas n'importe comment. Vous devez y entrer agenouillés et vous avancez dans la pièce, sur vos poings, à la force de vos bras. Vous pouvez ensuite vous relevez pour parcourir la distance qu'il reste jusqu'à "l'autel ". Je ne connais pas le mot japonais utilisé. Il s'agit d'une petite estrade à la décoration très épurée : Une toile calligraphiée et un arrangement floral simpliste mais très joli que l'on appelle " chabana ".  A ce moment là, on reprend la position agenouillé, on observe un instant ledit autel, on s'incline et l'on peut ensuite rejoindre la place que l'on nous assigne. ( sur le schéma ci-dessous, le rectangle bleu ). 




C'est à ce moment là que commence la cérémonie en elle même. La praticienne / maîtresse de maison prépare alors le thé très calmement avec des gestes précis et élégants après nous avoir servi quelques sucreries ( elle se tient dans le carré rose sur le schéma ). C'est très joli à regarder, malheureusement, nous n'avons pas vraiment osé prendre de photo...
Ce qui m'inquiétait surtout, c'était le goût du thé. De ce qu'on m'avait dit, j'avais retenu que c'était un breuvage amer. En réalité, j'ai trouvé ça très bon. C'est un goût qu'on ne retrouve pas vraiment ailleurs, ce qui donne un charme de plus à l'instant. Là encore, il faut savoir s'incliner lorsque l'on reçoit et lorsque l'on rend le bol ( aussi appelé Chawan ).
Si vous voulez mon avis, le mieux est d'aller vous référer à un article plus complet. Vous trouverez certainement plus de renseignement sur wikipedia. Tout ce que je peux rajouter, au final, c'est que c'est une expérience vraiment unique, on se sent calme, libéré de tout stress pendant un instant ( à part peut-être celui de fêler ce pauvre bol qui, si j'ai bien compris, coûte la peau des fesses - pour rester poli ). Une fois à l'intérieur de la pièce, on s'y sent presque comme dans une forteresse hors du temps. Vraiment, j'en garderait un très bon souvenir, peut-être flou en ce qui concerne la cérémonie elle-même mais je pense pouvoir dire que la sensation du moment restera intacte...du moins quelques années.






A très bientôt.
GDS.


( PS : apparemment le site est fâché contre moi, le fond refuse de se mettre en noir... )